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 « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli U.C

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Caïn H. di Castelli

Caïn H. di Castelli


▬ NOMBRE DE MESSAGES : 3
▬ LOCALISATION : Dans l'ombre de vos plus sombres peurs...
▬ BAGUETTE MAGIQUE : Bois d'ébène et nerf de griffon, 23 cm
▬ POTION - SORTILEGE FETICHE : La goutte du Mort-Vivant / Sectumsempra

{ True.Blood
▬ RACE: Vampire
▬ MY SIDE: Vampire démoniaque.
▬ RELATIONSHIPS:

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MessageSujet: « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli U.C   « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli    U.C I_icon_minitimeVen 10 Juil - 17:13

« In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli    U.C 090710035526809279



« Who I am in this strange world…? »

[X] Fiche rp [ ] Fiche normale.


« Devant l'horreur et la douleur, je suis l'enfant diverti,
De te voir pleurant, te suicidant, tel un être à l'agonie.
Te donnant la mort, tu me verras, souriant à ton calvaire,
Riant de cet acte dernier, qui te conduiras aux enfers.


...


Ne cherches plus, je serais là pour que tu replonges
Eternellement dans ce monde dénué de tous songes.
Je suis l'enfant de cruauté, assoiffé de tes pleurs,
N'existant que pour provoquer à jamais ton malheur.» Never


    x. Identity Card

    Nom(s)&Prénom(s) : "On dit parfois que notre nom est la preuve même de notre existence. Que celui qui n'en dispose pas, n'existe pas. Peut-on alors dire que ce même nom définira ce que nous serons, ou au contraire que c'est ce que nous sommes qui décidera de ce nom ? Etrangement dans mon cas je crois pouvoir affirmer qu'il en fut un peu des deux. Caïn Helias di Castelli... Fils adoptif de Lorenzo di Castelli, se fut le nom dont il me gratifia la nuit même de notre première rencontre. Savait-il déjà qu'il n'aurait pu me choisir meilleur identité ? Quoiqu'il en soit, loin d'être écrasé par ce sinistre nom, je lui fit prendre au cours des années qui suivirent toute l'ampleur de sa meutrière signification..."

    Lieu&Date de Naissance Âge : "Tout ce que je peux affirmer c'est ce dont le maigre dossier de mon orphelinat avait contenu. L'hiver 1897 m'avait vu fraîchement débarqué aux portes de cet établissement bordant la vieille Rome. Né de parents inconnus, j'avoisinais dorénavant les 103 ans malgré mon air d'éternel jeunesse..."

    Lieu de résidence actuel : "Aussi mystérieux que cela puisse paraître, je réside dans le seul endroit où bien malgré moi mon coeur a élu résidence... Au manoir Longsdale."

    Race : Vampire

    Clan : "Dernier représentant vivant des di Castelli, ma ligne de conduite n'a jamais déviée de celle de ma famille. Etroitement lié par la vie comme par la mort aux Longsdale, j'épouse donc de même leur vision du monde."

    Métier et/ou rang dans la société : "Quel importance que ceci pour les êtres d'exceptions que nous sommes ? Je me plaît à errer comme bon me semble, ne gardant que pour seul soucis celui d'accompagner et de veiller sur mon aimée."


Dernière édition par Caïn H. di Castelli le Sam 25 Juil - 18:18, édité 3 fois
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▬ NOMBRE DE MESSAGES : 3
▬ LOCALISATION : Dans l'ombre de vos plus sombres peurs...
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MessageSujet: Re: « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli U.C   « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli    U.C I_icon_minitimeDim 19 Juil - 22:06


    Castel di Cerveteri,
    été 1908,

    Mon très cher ami,

    Que d'années, que de tristes saisons, que d'innombrables nuits se sont écoulées depuis notre dernière rencontre. Et bien que les flots incessants du temps s'essayent à nous faire choir dans cet océan d'oubli, les intarissables rivières de sang nous ramènent toujours à cet instant d'éternité.
    Or c'est dans cette mer d'amertume et de plaisir que je songe à nos anciennes conversations, ces dernières mêmes qui guident maintenant le tracé de ma plume. La transmission du savoir, la continuité de nos lignés, la perpétuation de notre sang ; puissions-nous vraiment désigner qui le mériteraient ? Cette réponse qui me fuyait depuis déjà tant d'années ne me fut finalement offerte qu'à ce jour.
    Caïn... Caïn di Castelli. Tel est le nom qui fut donné à mon fils, tel est celui que mon légitime héritier incarne dorénavant. Au regard des tentatives frivoles des siècles passés, je puis dire que Lucifer détient un sens de l'humour sans commune mesure. J'imagine déjà ce que tu dois en penser au travers de ces quelques mots Aleksandr ; Mais de manière tout aussi certaine je sais que tu m'approuveras lorsque sera venu le moment de le rencontrer. Si le destin peut tenir un être dans son joug, Caïn fut de ceux-la dès son premier cri. Toutefois, l'avenir seul nous indiquera dans quelle direction se porteront ces pas.
    Comme promis la nouvelle lune nous verra réunis. Que d'ores et déjà nos amitiés envers votre famille vous accompagnent jusqu'à notre prochaine rencontre,

    sur le papier, comme dans le sang,
    bien à toi Aleksandr,

    Lorenzo T. di Castelli.



    Au-dessus de ma tête, les premières étoiles scintillaient, tels des diamants piqués sur du velours. Veilleuses aux teintes argentés, elles semblaient observer le monde sous le dais nuageux. Un monde qui continuait de changer de secondes en secondes. Laissant aux regards de tous, une image inachevée et inachevable, symbole même de cette ère de changement.

    Le jardin du manoir Longsdale, lui, baignait dans une lueur crayeuse, balayé par un léger vent d'ouest qui se levait doucement. Et si une soudaine vague glacée n'avait tenté d'emporter le papier souple et granuleux que je tenais en main, je n'y aurais sûrement pas prêter la moindre attention. Mes iris rougeoyants fixaient encore et encore les fines lignes calligraphiées qui ornaient la feuille jaunie, s'attardant sur les boucles précises qui signaient de leur encre noire la lettre.
    Mon hôte m'avait remis ces vieilles correspondances après la mort de mon père. Derniers vestiges et témoignages de qui fut réellement Lorenzo dans sa plus stricte intimité. Et malgré le passage de ces dernières années, chacune de ces lectures provoquaient en moi une déferlante de sensations et de souvenirs.
    Adossé comme je l'étais contre le cadre de l'une des grandes fenêtres vitrées du manoir, je me laissai une nouvelle fois emporter par la brise silencieuse du passé. Suivant inconsciemment l'image de ce frêle petit garçon qui me hantait.




    "Mémoire d'un orphelin"

    Orphelinat di Valle Bracciano, Italie,
    hiver 1907,


    L'hiver avait sévit en ce premier mois de l'année. Les tourmentes de glace et de neige avaient déjà masqués l'étroite cour pavée de sa couverture blanche et brillante. Les toits de l'orphelinat, d'ordinaire sombre et vieilli par les assauts du temps, se parait de cette même robe duveteuse. Et dans cet écrin à la pureté immaculée, comment aurait-on pu envisager ce lieu comme un domaine d'abandon et de souffrance ? Il est étrange de constater à quel point la vision d'une chose peut être altérée par un si simple détail. Un détail certes. Mais qui sait comment les évènements auraient pu tourner si l'on avait pu discerner ce que dissimulait le doux reflet de ce miroir.

    Recroquevillé sous la faible clarté d'une petite fenêtre, là où s'échouait les dernières lueurs du jour, un jeune garçon en haillons sifflotait. Il était assis au milieu d'un étroit débarra, perdu dans les nuages poussiéreux que chacun de ses mouvements produisaient. Sa silhouette encore enfantine se dessinait sous les plis de sa chemise, révélant un enfant âgé de guère plus que dix printemps. Son visage était à peine visible, enfoncée comme il était dans l'ombre de ses épaules, tandis que quelques mèches brunes de ses cheveux en bataille retombait mollement sur son front. Avec une lenteur infini il tendit l'une de ses mains, paume offerte au ciel, en direction d'une vieille chaise au cousin éventré.

    "N'aie pas peur... Approche..."

    Sa voix douce et innocente accompagnait son geste, envoûtant l'atmosphère d'une tiédeur réconfortante. Tandis que de son autre main il déposait à même le sol de petits bouts de viande gâté, ultime reste de ce qu'il avait pu emporter dans le secret.
    Pas à pas la petite créature sortit le bout de son museau, humant timidement le fumet de l'offrande. Puis oubliant en quelques secondes son instinct de prudence, le maigre chaton gambada vers la main tendue dans un concert de miaulement.

    "Chut... Doucement." murmura le garçon d'un ton apaisant. Passant délicatement sa main sur la petite fourrure de poil de son petit protégé, l'enfant se remit ensuite debout, époussetant du mieux qu'il pu les moutons de poussière amassé sur ses genoux.

    "Tu es seul toi aussi n'est-ce pas ? Mais je te promets de m'occuper de toi... Je te le promets..."

    Poussant la porte du vieux débarra qui donnait sur l'un des nombreux couloirs lugubres de l'orphelinat, il eut à peine le temps de reconnaître les quelques visages familiers qui l'entouraient. Subitement il se retrouva affalé contre la porte. Tandis qu'il passait une main sur le dos de sa tête, un liquide chaud et poisseux se mêlait aux épis bruns de ses cheveux. Il n'avait pas manqué la poignée rouillée dans sa chute.

    "Dégage de là, demeuré !" lâcha le garçon blond qui l'avait bousculé contre la porte. Un sourire fielleux sur les lèvres, il ne prit pas la peine de s'arrêter tandis que ses deux camarades ricanaient de conserve.

    "Ce trou à rat te va à merveille, tu dois t'y sentir chez toi hein ? A ta place, je ramperais dedans et j'y pourrirais." ajouta-t-il en s'éloignant sans un regard vers sa victime. "Sale bâtard..."

    Le calme revînt peu à peu tandis que les intrus avaient disparus. Appuyant toujours sur l'estafilade de son crâne d'une main, l'enfant toujours silencieux se leva. Disparaissant sans le moindre bruit dans l'un des couloirs mal éclairés de sa sombre maison...



    ***

    Cinq jours plus tard.


    Sommes-nous véritablement en droit de blâmer une personne pour ses actes? Car après tout, rien ne peut survenir sans que l'on se décide à le provoquer. Quoiqu'il en soit, une fois la ligne blanche franchie, il n'y a plus de retour en arrière possible. Et ceci... On le regrette que lorsqu'il est bien trop tard pour faire autre chose que d'assister impuissant aux passages des évènements. Cette nuit là, la lune elle-même n'aurait pu prévoir ce qui sommeillait dans le coeur des hommes...

    L'enfant poussa un cri d'horreur. Une masse sanglante trônait sur le sol du débarras.
    Il fit un bond en arrière, se traînant à reculons sur quelques mètres sans cesser de gémir. Quand il finit par s'immobiliser, il prit douloureusement conscience de ce qui s'étalait devant lui. Les restes disséminés du petit chaton traînaient de-ci de-là dans de sinistres marres de sang encore luisantes.
    Incapable de prononcer le moindre mot, le garçon contemplait le seul être qui lui avait apporté un semblant de bonheur. Combien de temps s'écoulèrent alors ? Je ne puis le certifier. Mais chacune des minutes qui passèrent dès lors, le marquèrent à jamais. Son visage se refermait sur lui-même, tandis que son regard s'assombrissait ostensiblement...

    Les évènements qui suivirent se perdirent dans les limbes brumeuses de mes souvenirs. Et bien que je ne puisse retranscrire avec exactitude ce qui s'y déroula, certaines choses ne s'oublient jamais.

    Car plus tard sous cette même lune, l'ombre de ce qu'il restait du petit garçon courrait à travers les faubourgs endormis de la vieille Rome. Le vacarme des flammes rugissantes sonnaient encore à ses oreilles. Le grésillement de l'huile brûlante... l'odeur de la chair brûlée... le crissement des ongles sur la porte verrouillée... les hurlements d'agonies de ces camarades. Tout ce chaos se déchaînait dans son esprit, tandis que l'orphelinat s'émiettait peu à peu en un vaste amas de braises et de cendres. Cependant, à aucun moment dans sa fuite il ne daigna jeter un regard en arrière, laissant un féroce incendie illuminer le ciel nocturne.

    A aucun moment il n'avait regretté ce geste.... Non... Pas un seul instant l'enfant que j'étais alors n'aurait désiré revenir en arrière. Certains appelleraient cela un crime...
    Pour moi, ce ne fut que le légitime verdict d'une justice qui n'avait que trop tardée...


Dernière édition par Caïn H. di Castelli le Dim 2 Aoû - 19:25, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli U.C   « In the Darkness of the Crow... » // Caïn H. di Castelli    U.C I_icon_minitimeJeu 23 Juil - 0:53

    Caïn ou la naissance du meurtre ; Un nouveau nom pour une nouvelle vie.


    Il est étrange de se dire que durant toute mon enfance j'ai reçu une éducation catholique. Le seul présent jamais offert à l'orphelin que j'étais, ce fut ce petit crucifix de bronze qui aujourd'hui encore orne mon cou. Pourquoi l'ai-je gardé tout ce temps ? La réponse m'échappe encore. Peut être était-ce par simple attachement ? Pour conserver le souvenir de ce que j'étais... A moins que ce fut pour me rappeler le montant de la dette qu'il me devait.

    On nous avait toujours appris que l'enfer était destiné qu'à ceux d'entre nous qui ne marchions pas sur le chemin de Dieu. Pourtant dès ma naissance je n'ai connu que ce gouffre incandescent. Et bien que j'aie tout tenter pour m'échapper de ce calvaire, jamais il me fut permis d'entrevoir ce sentier de lumière. Ne croyez pas que je cherche des excuses quand au chemin que j'ai emprunté. Car me dévouer corps et âme au brasier de la vengeance et de la colère fut peut être le seul choix que j'ai opéré librement et sans regret. Et si Jésus fut considéré comme le messie pour nombre de croyant... Bien malgré lui, Lorenzo fut incontestablement le mien.




    Via Prato Sesia, Rome,
    hiver 1907


    "Une heure bien tardive pour déambuler ainsi dans les rues mon garçon. La nuit nous offre parfois de bien funestes rencontres."

    Je dus relever la tête pour contempler la sombre silhouette de l'individu qui se dressait devant moi. Il était grand, plus d'un mètre quatre-vingts, des épaules larges et musclés que soulignaient sa cape carmin. Cependant ce n'était pas cela qui m'avait involontairement fait reculer de quelques pas. Une impression de danger émanait de lui, étrange mélange d'une faim insatiable et d'une inexplicable curiosité. Son regard provoquait chez moi une sensation de malaise, que l'irréel couleur de ses iris ne faisait que renforcer. De la peur ? Non, j'avais dépassé ce stade depuis fort longtemps. Cela ressemblait davantage à l'appréhension de l'inconnu.

    "Je m'interroge sur ce qui peut amener un enfant à fuir ainsi. Il n'est jamais bon de tourner le dos à quoique ce soit...."
    "Je ne fuis pas ! Je ne fuierais jamais plus !"

    Ma réponse avait fusée sous un soudain afflux de colère. Il n'était pas question que cela dure plus longtemps. Durant toute ma vie j'avais baissé la tête devant les autres. Obéissant à de stupides règles, cherchant à respecter des principes qui m'avilissaient davantage encore que celui qui avait précédé. Mais j'avais décidé de m'en libérer. J'avais préféré plonger dans les abysses plutôt que de me noyer dans une mer dans laquelle je ne pouvais plus nager. Tourner le dos à mes problèmes ? Quel ironie alors que je n'avais laissé derrière moi qu'un vaste tas de cendre.

    "Soit !" s'esclaffa mon interlocuteur visiblement amusé par ma vive réaction. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, découvrant une fine rangée de dents à la blancheur ivoirienne.

    "Pourtant il est des choses devant lesquelles un humain devrait toujours fuir. Mais passons... Quel est donc ton nom mon jeune ami ?"
    "Je n'en ai pas. Et le vôtre ne m'intéresse pas ! Que cherchez vous ?
    "Diable ! Quel langue piquante pour un si jeune humain ! Crois-moi quand je te dis qu'il est dans ton intérêt de me répondre."

    Bien que ces dernières paroles furent prononcé de cette même voix calme et grave dont il avait usé jusque là, une subtile nuance tintait à mes oreilles. Son ton détaché sonnait comme un avertissement, dernier appel avant l'imminent coup de glas. Son regard quant à lui ne m'avait pas lâché une seule seconde... Pas le moindre battement...

    "Je n'en ai pas..." répétais-je une seconde fois tandis que sans m'en rendre compte, un sourire éclatant détendit les lignes de mon visage.
    "Gamin... Bâtard... Morveux... Voilà comment l'on me nommait. Mais dorénavant les seules personnes qui pourraient confirmer mes paroles ne sont plus en état de prononcer quoique ce soit." poursuivis-je en levant mes mains noircis par le charbon et le sang séché à hauteur de sa poitrine. J'espérais que cela l'effrayerait assez pour qu'il se décide à me laisser la voie libre.

    "C'était donc ça..." murmura-t-il doucement. Les traits de son visage était toujours impassible, mais je sentais qu'il avait fait la relation entre le récent incendie et le rôle qui m'y était attribué. Il était inutile que je tente de passer devant lui, je sentais que je ne ferais pas plus de deux pas avant qu'il me rejoigne. Et de toute manière, après les derniers évènements, je me fichais bien de ce qu'il pouvait m'arriver... rien ne pourrait être pire que ce que j'avais connu.

    "Un orphelin donc... Ou devrais-je dire un criminel ? Combien sont morts de tes mains mon enfant ?
    "Aucun qui ne le méritait pas..."
    "Une vengeance donc. Ou devrais-je dire ton sens de la justice ? Je vois que tu portes une croix de chrétien. Pourtant la jeune brebis semble s'être bien écartée des préceptes qu'on lui a enseigné. Sais-tu le sort que ton dieu réserve aux assassins ?"
    "Vous me jugez sans rien savoir. En quoi cela me changerait de la vie que j'ai toujours connu ? Pourquoi devrais-je subir cette vie ? Je suis né coupable d'un crime dont j'ignore tout, pour quel raison un innocent devrait passer son existence à chercher sa rédemption ? A quel fin je devrais courir après un mensonge ? Si je dois vivre comme un damné, j'aime autant le mériter."

    Tandis que je parlais, des larmes de colère perlèrent le long de mes joues, traçant des sillons de poussières salées sur ma peau. Qui était-il pour me parler ainsi ? Comment aurait-il pu comprendre les sentiments qui m'habitaient ? Mes poings se crispèrent sous la tension qui me parcourait, alors même que je tentais de moduler le ton de ma voix.

    "Dieu et sa bonté... Que de foutaises ! S'il existe un être qui ait mérité davantage que nous l'enfer, ce serait bien lui ! N'est-ce pas lui qui le premier fit preuve d'injustice ? N'est-ce pas lui qui fit naitre la jalousie dans le coeur des hommes ? N'a-t-il pas lui-même contribuer au premier sang versé ?"
    "Et Caïn tua Abel... La genèse, 4.1... Si je m'attendais à de tel propos de la part d'un enfant humain... J'ai fait erreur sur ton compte. Tu pourrais t'élever bien plus haut que ça..."

    Stupéfait par le changement de registre de sa voix, ma colère s'envola comme feuille au vent. Ces derniers mots semblaient avoir été adressés à lui-même, alors qu'il semblait plongé dans ses réflexions. Qu'avais-je dis pour qu'il change si subitement d'attitude ? Je savais que lui-même ne portait pas la religion dans son coeur, vu le dégoût qui perlait sous ses paroles. Mais cela dépassait ce simple fait. J'avais davantage l'impression d'être passé du statut de proie à celui d'objet de convoitise... Qui était vraiment cet homme ? J'étais certain qu'il n'était pas ce qu'il semblait être. Sa façon de parler des humains, sa manière de se mouvoir, tout jusqu'à son écrasante présence marquait sa différence. Sans vraiment en prendre conscience, j'en étais arrivé à étaler devant un inconnu aussi bien mes actes que mes pensées...

    "Et maintenant ?" lâcha-t-il soudainement dans le silence qui s'était installé. Surpris, je ne répondis pas tout de suite. Mon regard s'attarda sur les dernières maisons de la rue endormie, passant de l'une à l'autre sans savoir véritablement ce que je cherchais. Pour tout dire, je n'y avais pas réfléchi. Seul la haine et le mépris pour ce monde m'avait conduit là ou je me trouvais, j'étais vide de toute autre envie. Quel avenir restait-il à un orphelin qui avait traîné son monde dans le sang et les flammes? Que pouvais-je espérer dorénavant? Faire les gros titres des journaux? Mensonge que tout cela ! Je n'étais qu'un tueur... Un gamin conduit par la haine et la vengeance. Pire, je savais d'ores et déjà que je ne regretterais jamais mes actes. Il prit mon absence de réponse pour ce qu'elle était, poursuivant sans plus attendre de sa voix désincarné.

    "Que vas-tu faire ? Errer dans ce pitoyable monde jusqu'à ce que la mort te cueille ? Ramper de nouveau pour obtenir le salut de ton âme ?... Ou es-tu prêt à t'offrir la vengeance que ton coeur revendique?"

    "Comment...?" susurais-je doucement à l'écoute de ses dernières paroles.

    "Je peux te donner la force de mettre en branle ta revanche sur ce monde. Je peux t'offrir une échappatoire à la mort. Une existence libre et sans chaîne."
    "Qu...Qui êtes-vous ?"
    "La question n'est pas de déterminer qui je suis, mais de te demander ce que tu es prêt à sacrifier pour me rejoindre. Ton monde, ton âme, ta vie... Que donnerais-tu pour devenir ce que tu es véritablement ?"

    Le temps se figea durant une fraction de secondes alors que je retenais les mots qui brûlaient d'envie de franchir le barrage de mes lèvres. Nos regards étaient mutuellement rivés l'un sur l'autre. Je tressaillis légèrement en constatant que ses iris était maintenant voilé d'une teinte pourpre, virant davantage vers l'écarlate à chaque secondes qui s'écoulaient. Mon souffle se coupa brutalement. Deux choses prirent formes dans mon esprit. La première. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n'était pas humain. Ce qui m'amena irrémédiablement vers ma deuxième pensée... Pouvait-il y avoir une part de vérité dans ses paroles? Si c'était le cas, qu'avais-je à perdre?

    "Tout... Je donnerais tout..."
    "Je n'en attendais pas moins... Suis-moi."
    "Où?"
    "Dans mon monde... Caïn... Dans notre monde..."


UC.
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